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Psychologie : Le syndrome du nid vide 

Dernière mise à jour : 1 août 2020

Environ 35 % des parents, en majorité des mères, souffrent de ce qu'on appelle "le syndrome du nid vide". Une forme de dépression qui se traduit par un sentiment d'abandon et de vacuité quand les enfants quittent le domicile familial. Leur départ est en effet un mélange de joie, de bonheur, de fierté, mais aussi de tristesse. C’est également une forme de déchirement et de renoncement. Comment appréhender cette période délicate ? Éléments de réponse avec la psychologue clinicienne Béatrice Copper-Royer, auteure du livre Le jour où les enfants s'en vont (Albin Michel). En quoi le départ des enfants du domicile familial est-il une étape clé de notre vie de parents ? C’est une page qui se tourne, et un nouveau chapitre qui s’ouvre. Ce n’est pas rien ! C’est un moment fort car la fonction parentale, notamment maternelle, prend un coup dans l’aile. La mission de protection des enfants s’arrête. C’est un renoncement qu’il ne faut pas minimiser. Le sentiment de vide que l’on ressent après leur envol du nid n’a sans doute jamais été aussi fort car les enfants sont au centre de la famille dans nos sociétés contemporaines. Ce moment est aussi une source de stress et d’angoisses car il faut apprendre à les lâcher pour de bon, à ne plus contrôler leur vie. Et cela s’anticipe. Comment ? Il faut avoir très tôt en tête que nos enfants auront un jour une vie sans nous. Ils ne nous appartiennent pas. Nous avons pour mission de les construire afin qu’ils réussissent à vivre loin de nous. Anticiper leur départ, c’est maintenir, quand ils sont encore à la maison, une vie en dehors d’eux, ne pas mettre sa propre vie en veilleuse. C’est avoir une vie affective et/ou professionnelle épanouie ou encore des activités personnelles car, à un moment donné, les enfants ne rempliront plus le quotidien. Anticiper, n’est-ce pas aussi responsabiliser ses enfants pour préparer leur départ ? Oui, mais pas trop tôt. A la fin des études secondaires, quand votre enfant devient étudiant tout en vivant encore au domicile familial, vous pouvez par exemple commencer à le laisser gérer ses rendez-vous médicaux ou encore ses démarches administratives. Il est aussi judicieux de lui montrer l’intérêt d’avoir son permis de conduire, en ne jouant plus au chauffeur dès qu’il en exprime le désir… Cela va le rendre progressivement autonome. La culpabilité des enfants de quitter leurs parents est-elle fréquente ? Les enfants se sentent souvent coupables de partir quand leur parent est célibataire. La culpabilité est aussi plus forte pour le petit dernier de la famille ou encore pour l’enfant unique sur qui il y a eu un investissement massif des parents. Vit-on le départ de ses enfants à la lumière de notre propre enfance ? Notre réaction et notre manière de vivre ce déchirement dépendent en effet en grande partie de la manière dont nous avons nous-mêmes vécu notre propre histoire avec nos parents. Quand notre départ a été douloureux ou conflictuel, cela va forcément résonner en nous et réactiver nos souvenirs lorsque nos enfants vont partir de la maison. Il faut alors faire un travail sur soi pour comprendre ce qui est en jeu.

Ce départ est-il plus difficile à vivre pour les mères ? Oui, en général, mais cela dépend des situations personnelles et de quelle femme est la mère. Si elle a par exemple bien investi sa vie affective, ce sera évidemment moins dur que si elle est seule. Si la relation mère/fille est très fusionnelle, c’est généralement très compliqué à gérer. Plus les enfants sont un refuge affectif fort, plus leur départ est douloureux et complexe.




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